MaPrimeRénov’ est une aide financière de l’État destinée à encourager la rénovation énergétique des logements privés. Mise en place en 2020, elle a pour objectif d’aider les particuliers propriétaires à financer des travaux améliorant la performance énergétique de leur habitation, afin de gagner en confort (hiver comme été) tout en réduisant les factures d’énergie​. Ce dispositif unique fusionne et simplifie d’anciennes aides (comme le crédit d’impôt et les subventions de l’Anah) pour le rendre accessible au plus grand nombre. L’article qui suit explique le fonctionnement de MaPrimeRénov’, les conditions pour en bénéficier, les travaux concernés, ainsi que le rôle crucial du diagnostic énergétique (DPE ou audit) en amont du projet.

MaPrimeRénov’ : principe et fonctionnement

MaPrimeRénov’ est aujourd’hui la principale aide de l’État pour la rénovation énergétique des logements​. Elle s’adresse à tous les propriétaires, qu’ils occupent le logement en résidence principale ou qu’ils le mettent en location, y compris en copropriété. Concrètement, il s’agit d’une prime forfaitaire ou proportionnelle versée après la réalisation de travaux d’économie d’énergie. Son montant est modulé en fonction de deux facteurs : les revenus du foyer et la nature du projet de travaux​. Un ménage aux revenus modestes percevra une aide plus élevée (en pourcentage du coût des travaux, jusqu’à 90 % pour une rénovation lourde), tandis qu’un ménage aux revenus supérieurs aura droit à une subvention plus limitée.

Le dispositif distingue deux parcours depuis 2024:

• MaPrimeRénov’ “parcours par geste” : pour financer un ou plusieurs travaux ponctuels d’amélioration énergétique (par exemple une isolation ou le remplacement d’une chaudière). Chaque opération donne droit à une prime fixe déterminée par un barème.

• MaPrimeRénov’ “parcours accompagné” : pour soutenir une rénovation globale ambitieuse combinant plusieurs travaux afin d’améliorer significativement la performance du logement. Ce parcours, encadré par un accompagnateur professionnel, donne une aide calculée en pourcentage du montant total des travaux.

Dans tous les cas, la demande de prime doit être déposée (en ligne sur maprimerenov.gouv.fr) avant de commencer les travaux. Il est indispensable d’attendre l’accord de l’aide pour engager le chantier, faute de quoi la subvention serait perdue. Une fois les travaux réalisés par des professionnels qualifiés, le bénéficiaire transmet ses factures afin de recevoir le versement de la prime. À noter qu’il est possible de cumuler MaPrimeRénov’ avec d’autres aides (comme les Certificats d’Économies d’Énergie, aides locales ou de caisses de retraite) sous certaines conditions​.

Conditions d’éligibilité pour les particuliers

Pour bénéficier de MaPrimeRénov’, plusieurs conditions d’éligibilité doivent être réunies :

• Être propriétaire du logement (propriétaire occupant ou bailleur). Les locataires ne peuvent pas demander MaPrimeRénov’ directement, mais un propriétaire bailleur peut en faire la demande pour un logement qu’il loue. Dans le cas d’un propriétaire occupant, le logement doit être sa résidence principale ; pour un bailleur, il doit s’engager à louer le bien en résidence principale pendant une durée minimale (au moins 6 ans) après les travaux.

• Ancienneté du logement : le logement doit avoir été construit depuis au moins 15 ans dans la plupart des cas​. Une exception est faite pour le remplacement d’une chaudière au fioul, où un logement plus récent (plus de 2 ans) peut tout de même ouvrir droit à la prime​. Le logement doit impérativement servir de résidence principale (occupé au moins 8 mois par an), que ce soit par le propriétaire ou par son locataire.

• Réaliser des travaux éligibles (voir section suivante) et faire intervenir des professionnels reconnus. En effet, les travaux doivent être effectués par des entreprises RGE (Reconnues Garantes de l’Environnement), c’est-à-dire des artisans ou sociétés certifiés pour la rénovation énergétique. Les devis et factures doivent être fournis à l’appui de la demande.

• Respecter les obligations d’accompagnement pour une rénovation lourde. Depuis 2023-2024, pour les projets de rénovation d’ampleur (parcours accompagné), il est obligatoire de faire appel à un accompagnateur agréé (“Mon Accompagnateur Rénov’”) qui guidera le ménage tout au long du projet​. Ce professionnel, souvent missionné via le réseau France Rénov’, aide à réaliser un audit énergétique et à planifier les travaux.

• Ne pas avoir bénéficié de MaPrimeRénov’ au-delà des plafonds prévus. Il existe en effet des limites cumulatives (par exemple un plafond global de 20 000 € de primes sur 5 ans pour un même logement en cas de rénovations par gestes multiples). Dans la majorité des cas courants, ces plafonds ne sont pas un obstacle, mais il convient d’en tenir compte pour des gros projets ou des rénovations successives.

Enfin, notons que l’octroi de la prime n’est pas automatique : le dossier de demande est examiné par l’Anah (Agence nationale de l’habitat) qui vérifie le respect des critères et la disponibilité des fonds. Mieux vaut préparer soigneusement son projet et son plan de financement avec l’aide éventuelle d’un conseiller France Rénov’ avant de déposer sa demande.

Travaux éligibles couverts par MaPrimeRénov’

MaPrimeRénov’ finance exclusivement des travaux visant à améliorer l’efficacité énergétique du logement. La liste des opérations éligibles est définie par l’Anah et le ministère de la Transition énergétique. Parmi les principaux types de travaux concernés, on trouve :

• L’isolation thermique – isolation des murs (par l’intérieur ou l’extérieur), des toitures ou combles, des planchers bas, isolation des tuyaux, etc. Une bonne isolation permet de conserver la chaleur en hiver et la fraîcheur en été, et constitue souvent la priorité dans un projet de rénovation énergétique. Les matériaux et techniques d’isolation subventionnés doivent respecter des critères de performance minimaux.

• Le changement de système de chauffage ou d’eau chaude – remplacement d’une chaudière ancienne par un équipement plus performant et moins polluant. Par exemple, l’installation d’une pompe à chaleur (air/eau ou géothermique), d’une chaudière biomasse (bois granulés/pellets) ou solaire, ou d’un système de chauffage solaire combiné. L’abandon des énergies fossiles (fioul, gaz peu efficient) est encouragé. La pose d’un chauffe-eau thermodynamique ou solaire fait également partie des travaux finançables.

• La ventilation et régulation thermique – installation d’une ventilation performante (VMC double flux, ventilation naturelle assistée) pour améliorer la qualité de l’air et éviter l’humidité tout en limitant les déperditions de chaleur. Également, la mise en place de systèmes de régulation du chauffage (thermostats programmables, robinets thermostatiques) peut être incluse en complément d’un changement de chauffage.

• La rénovation énergétique globale – il s’agit d’un bouquet de travaux combinés pour atteindre une amélioration d’ensemble du logement. Ce type de projet comprend généralement plusieurs actions coordonnées : par exemple, isolation de plusieurs parois et changement du chauffage, éventuellement complétés d’autres améliorations (ventilation, fenêtres performantes…). MaPrimeRénov’ encourage particulièrement ces rénovations complètes en les subventionnant via le parcours accompagné. Pour être reconnu comme “rénovation d’ampleur”, le projet doit comporter au moins deux gestes d’isolation significatifs (parmi toiture, murs, sols, fenêtres)​ et permettre un saut d’au moins deux classes énergétiques sur le diagnostic de performance énergétique du logement​. En d’autres termes, les travaux doivent améliorer notablement la note du logement (par exemple passer de F à D ou de E à C).

En plus de ces postes majeurs, MaPrimeRénov’ peut également prendre en charge d’autres dépenses associées, comme l’audit énergétique initial, l’assistance à maîtrise d’ouvrage (suivi du chantier par l’accompagnateur), ou encore la dépose d’une cuve à fioul. Ces frais peuvent être subventionnés soit via MaPrimeRénov’ directement, soit via des bonus ou aides complémentaires intégrées au dispositif.

Le rôle clé du diagnostic énergétique (DPE et audit)

Avant de se lancer dans des travaux, il est indispensable de bien connaître la performance énergétique initiale de son logement et d’identifier les axes d’amélioration. C’est là qu’interviennent les diagnostics immobiliers, en particulier le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) et l’audit énergétique.

Le DPE : point de départ de votre projet

Le DPE est un diagnostic qui attribue au logement une étiquette énergie (de A à G) en évaluant sa consommation d’énergie et ses émissions de gaz à effet de serre. Il fournit également des recommandations de travaux pour gagner des niveaux d’efficacité. Obligatoire lors d’une vente ou location d’un bien immobilier, le DPE n’est pas légalement imposé pour demander MaPrimeRénov’ sur une résidence principale existante, notamment pour les opérations ponctuelles (en 2024-2025 du moins, aucune DPE n’est exigé dans le dossier “parcours par geste”). Néanmoins, faire réaliser un DPE en amont du projet est vivement conseillé. Ce diagnostic de départ permet de : (1) connaître la classe énergétique initiale de votre logement, (2) cibler en priorité les travaux les plus efficaces (par exemple, le DPE peut révéler que l’isolation du toit est une urgence), et (3) mesurer le gain après travaux en effectuant un nouveau DPE une fois le chantier terminé. À terme, il est prévu de rendre le DPE requis pour certaines demandes d’aide, en particulier pour les passoires énergétiques (logements classés F ou G) qui seront progressivement contraintes de réaliser une rénovation globale plutôt que des gestes isolés. En résumé, le DPE est un précieux outil de pilotage de votre rénovation énergétique, même s’il n’est pas toujours exigé formellement dans le dossier de subvention.

Attention : Le DPE doit impérativement être réalisé par un diagnostiqueur immobilier certifié. Seul un professionnel accrédité et assuré est habilité à établir ce diagnostic réglementaire. La certification du diagnostiqueur garantit la fiabilité des mesures et la reconnaissance officielle de l’étiquette énergétique obtenue. Vous pouvez trouver un diagnostiqueur certifié proche de chez vous via l’annuaire du site France Rénov’ ou sur le site du Ministère (liste des diagnostiqueurs DPE certifiés). Comptez entre 100 et 250 € environ pour un DPE, un investissement raisonnable au vu des informations précieuses qu’il apporte pour votre projet.

L’audit énergétique : feuille de route de la rénovation

Pour les rénovations les plus complètes (parcours accompagné), un audit énergétique est non seulement recommandé mais souvent obligatoire. L’audit est une étude approfondie du logement effectuée par un spécialiste (bureau d’études, ingénieur thermicien, architecte ou Accompagnateur Rénov’ qualifié) qui complète le DPE​. Contrairement au DPE qui se contente d’évaluer l’existant, l’audit propose plusieurs scénarios de travaux visant à améliorer la performance du logement, avec pour chacun une estimation du gain énergétique (nouvelles étiquettes envisageables, économie sur les consommations, budget estimatif…).

Dans le cadre de MaPrimeRénov’ :

• Un audit énergétique préalable est exigé pour le parcours “rénovation d’ampleur”. Il doit être réalisé avant les travaux et un second audit (ou DPE de contrôle) sera fait après travaux afin de certifier la nouvelle classe énergétique atteinte​. Ces audits avant/après, effectués par un professionnel qualifié, permettent de justifier le gain de performance requis par l’Anah pour l’obtention de la prime maximale. Sans audit, il serait impossible de prouver que les travaux ont bien amélioré le logement de deux classes énergétiques par exemple.

• Le scénario de travaux suivi doit être cohérent avec l’audit. Pour bénéficier de l’aide, le ménage s’engage à réaliser un bouquet de travaux issu des préconisations de l’auditeur (par exemple isoler les murs et les combles, changer la chaudière par une pompe à chaleur, etc.). L’audit sert ainsi de feuille de route : il priorise les actions et assure que le résultat final sera au rendez-vous. En ce sens, l’audit énergétique est la première étape incontournable d’un projet ambitieux – c’est une dépense souvent éligible elle-même à une aide (MaPrimeRénov’ prévoit une prime forfaitaire pour aider à financer l’audit, notamment pour les foyers modestes).

• Là encore, choisissez un professionnel certifié. L’audit doit être conforme aux exigences réglementaires (audit énergétique dit “réglementaire” introduit par la loi Climat et Résilience) et réalisé par un opérateur qualifié (RGE Études, architecte formé à l’audit énergétique, etc.)​. Un audit de qualité garantit un plan de travaux optimal et l’accès aux aides. Souvent, “Mon Accompagnateur Rénov’” peut réaliser l’audit ou vous orienter vers un auditeur compétent, assurant ainsi un accompagnement de A à Z.

En résumé, DPE et audit énergétique jouent un rôle clé dans le succès d’une rénovation énergétique subventionnée par MaPrimeRénov’. Ils permettent de diagnostiquer l’existant, de définir une stratégie de travaux efficiente, puis de vérifier les gains obtenus. En réalisant ces diagnostics en amont des travaux, avec des experts certifiés, les particuliers mettent toutes les chances de leur côté pour monter un dossier MaPrimeRénov’ solide et atteindre les performances énergétiques escomptées.

MaPrimeRénov’ s’impose comme un levier essentiel pour financer la transition énergétique des logements privés en France. Neutre et universelle, cette aide bénéficie aussi bien aux propriétaires modestes qu’aux foyers plus aisés, avec un principe simple : plus les travaux améliorent l’efficacité énergétique, plus la subvention est substantielle. Pour en tirer pleinement parti, un particulier a tout intérêt à bien préparer son projet : se renseigner sur son éligibilité, faire réaliser un DPE ou un audit en amont, solliciter des devis auprès d’artisans RGE et, si nécessaire, se faire accompagner par un conseiller France Rénov’ (service public gratuit). En respectant les conditions et en s’entourant de professionnels certifiés, MaPrimeRénov’ permet de réaliser des rénovations efficaces à moindre coût, au bénéfice du confort de chacun et de la planète.

Sources :

• Service-Public.fr – « MaPrimeRénov’ évolue »

• France Rénov’ – « MaPrimeRénov’, l’aide à la rénovation énergétique »

• Anah – Guide « MaPrimeRénov’ : mode d’emploi »

• France Rénov’ – « Réaliser un DPE ou un audit énergétique »